Nécrologie : l’Université fait ses adieux au pr Joseph-Marie BIPOUN-WOUM

Le Ministre d’Etat, Ministre de l’Enseignement Supérieur, Chancelier des Ordres Académiques, a présidé ce vendredi 1er septembre 2023 au Palais des Congrès de Yaoundé; la cérémonie d’hommages académiques rendus à cet enseignant émérite de Droit Public.

Entre les murs du Palais des Congrès de Yaoundé, trône un cercueil recouvert du drapeau camerounais, avec en son sein, la dépouille du Professeur émérite Joseph-Marie BIPOUN-WOUM. Autour de lui, la salle a fait le plein d’œuf, avec la présence remarquée du Professeur Jacques FAME NDONGO, Ministre d’État, Ministre de l’Enseignement Supérieur, et d’une marée de toges rouges arborées par les enseignants des Universités camerounaises, dont des disciples du défunt Professeur de Droit Public et ancien Doyen de la Faculté de Droit et des Sciences Économiques de l’Université de Yaoundé. Au pupitre, des éminences grises se succèdent pour témoigner la gratitude de l’enseignement supérieur à cet érudit, décédé le 28 juin 2023 en Turquie. Le ballet des prises de parole est ouvert par le Professeur Alain ONDOUA, Doyen de la Faculté des Sciences Juridiques et Politiques de l’Université de Yaoundé II-Soa. Présentant le défunt comme un orfèvre du Droit Public, il a rappelé qu’il était également l’un des rares universitaires à avoir vécu la naissance de l’enseignement supérieur au Cameroun. Il a également salué la carrière du Professeur BIPOUN-WOUM, enseignant affable et rigoureux, mais aussi juriste pointilleux, qui a embrassé le système universitaire camerounais en mars 1967.
Dans sa prise de parole, le Professeur Adolphe MINKOA SHE, Recteur de l’Université de Yaoundé II, a évoqué le souvenir d’un homme de science qui a marqué l’histoire de notre temps et a fait l’histoire de l’Université camerounaise. Il a ensuite qualifié le défunt de Juriste de l’infini, qui a appris, enseigné et appliqué le droit tout au long de son parcours.
Dans le même ordre d’idée, le Professeur Magloire ONDOA, Recteur de l’Université de Douala et disciple du défunt, procédant aux hommages académiques, a martelé le caractère immortel du professeur. « Le Professeur Joseph-Marie BIPOUN-WOUM est vivant, car il est présent dans l’esprit de tous les juristes d’Afrique », déclarait-il. Il a ajouté que le Doyen émérite est une lumière de la science, puisqu’il a enseigné les étudiants, mais aussi l’Université, qu’il a illuminée durant toute sa carrière. C’était aussi un orateur qui parlait sans document mais avec une cohérence indescriptible. Selon le Professeur ONDOA, son illustre devancier était doté d’une mémoire vive et d’une intelligence éblouissante.
Dans son discours de circonstance, le Professeur Jacques FAME NDONGO, Ministre d’État, Ministre de l’Enseignement Supérieur, Chancelier des Ordres Académiques, a salué la mémoire de « cet érudit du droit, qui a su raison garder ». Selon lui, le Professeur BIPOUN-WOUM a sacralisé le droit avec méthode et rigueur. Il a également irrigué le système universitaire camerounais et africain de sa science, de sa conscience, de son sens de la mesure et de sa détermination. De plus, l’universitaire a respecté scrupuleusement les valeurs d’éthique et de déontologie professionnelles tout au long de son parcours.
Né le 15 novembre 1940 à Etouha dans la Sanaga Maritime, le Professeur Joseph-Marie BIPOUN-WOUM a occupé plusieurs postes au plan académique, à savoir : Chef de Département de Droit Public à l’Université de Yaoundé, Directeur Général du Centre Universitaire de Douala, et Doyen de la Faculté de Droit et des Sciences Économiques de l’Université de Yaoundé. Dans sa carrière administrative, l’enseignant a assumé les fonctions de : Directeur de l’Enseignement Supérieur (1973-1978) ; Conseiller Technique au Ministère de l’Enseignement (1990-1992). Il a également officié au sein du Gouvernement de 1992 à 1996, d’abord comme Ministre de la Culture, puis en tant que Ministre de la Jeunesse et des Sports. Au soir de ce riche parcours, c’est par une salve d’applaudissements que la communauté universitaire a remis sa dépouille à la famille éplorée.

CELCOM/MINESUP